Histoire

REVELLES est un village traditionnel picard de plus de 500 habitants qui a su, malgré la mutation de son habitat et la progression de son urbanisme, conserver une identité rurale très marquée.

 Revelles fait partie de la communauté d’agglomération d’Amiens Métropole depuis le 1er Janvier 2004.
 
  •   Le nom et le territoire :

Étymologiquement, Revelles signifierait « séditieux, gens de mauvaise vie ». Telle est du moins l’étymologie indiquée dans l’œuvre posthume de Florent Ledieu.

Monsieur Debrie, dans son ouvrage « prononciation et étymologie des noms de lieux habités de la Somme » considère que « Revellum » est un mot qui désigne, au Moyen Age, une localité réputée capable de résister à un assaut.

  •   Géographie :

Revelles est situé à 9km de Molliens Dreuil et 15km d’Amiens, le long de la N29 et maintenant de l’autoroute A29.Son territoire est bordé par huit communes :- au nord : Pissy- au nord-est : Clairy-Saulchoix- au sud-est : Creuse- au sud : Namps-au-Mont et Rumaisnil- au sud-ouest : Quevauvillers et Fresnoy-au-Val- au nord-ouest : Fluy

  • Histoire
    • Arrestation en 1589 de la duchesse de Longueville

La duchesse de Longueville était la fille aînée du duc de Nevers .Elle se maria en février 1588 avec Henri d’Orléans, duc de Longueville et d’Estouteville, qui fut nommé gouverneur de Picardie
Nous sommes en décembre 1588 , le roi Henri III a fait assassiner le Duc de Guise son frère et le cardinal de Guise, archevêque de Reims.

 A la suite de ces nouvelles, le mayeur et les échevins de la ville d’Amiens firent fermer les portes de la ville et le peuple prit les armes  contre le roi, accusé de porter atteinte à la religion catholique puisqu’il avait fait assassiner un cardinal. On arrêta et emprisonna tous les huguenots qui étaient en ville et quelques bourgeois qu’on savait être proche du roi.

Madame de Longueville qui était prisonnière depuis les fêtes de Noël, réussit à s’enfuir grâce à la complicité d’un bourgeois.

Madame de Longueville partit en direction d’un village éloigné d’Amiens de trois lieux. Arrivée à Revelles, la duchesse voulut s’y reposer, elle fut reconnue malgré son déguisement de paysanne. Les paysans du village arrêtèrent  et ramenèrent à Amiens l’infortunée duchesse, et ce bien qu’elle leur eut offert 4000 écus contre sa liberté.

 

    • Les fouilles de l’autoroute A29

Situé sur la voie d’Amiens à Rouen, un site archéologique majeur a été mis à jour à l’occasion de la réalisation de l’autoroute A29.
Ce site a été occupé depuis la période gauloise, mais l’essentiel des découvertes concerne la période romaine.

Dans un premier temps, un relais a été construit au bord de la voie romaine (environ 70 à 95 après J-C). Il est constitué de deux bâtiments de même longueur se faisant face, de part et d’autre d’une cour au centre de laquelle un puit était creusé. La situation de cette auberge, a fait que les sédiments l’ont rapidement recouverte et ont ainsi protégé les fondation.
Cet ensemble a fonctionné pendant la première partie de la période romaine, durant un quart de siècle, il a été abandonné au début du second sicle après J-C.
 Un mausolée a été construit au début du second siècle après J-C juste à coté sur une éminence qui domine la voie romaine. Seul une partie de ce monument était située sur l’emprise de l’autoroute.
L’entrée du mausolée est située au sud ouest, dans l’axe du tombeau. Ce porche renforce encore l’aspect monumental de l’édifice et permet d’imaginer l’importance du personnage inhumé dans ce mausolée. Des centaines de blocs entiers et de fragments ont été découverts à l’intérieur de la muraille. Certains sont sculptés et décorés parfois peints. L’un d’entre eux est une pièce  exceptionnel : il s’agit d’une sculpture placée à l’une des extrémités du fronton : un acrotère. Taillée dans la pierre calcaire, elle représente un masque d’homme, sa hauteur est d’environ 0,80m de haut.


 

    • L’Eglise

Il ne reste comme vestige de la primitive église  que les fondations du clocher et sous le clocher à gauche en entrant figurait la date de 1141-1162.

L’église est en pierres avec raccommodages en briques ; la date de  1734 indique sans doute des réparations importantes. Une tour carrée sur le côté, à hauteur de la séparation du chœur et la nef, est surmontée d’un clocher en charpente, couvert en ardoises et d’un profil très découpé, avec renflement, rétrécissement et flèche haute et pointue.

Un larmier gothique règne sur les deux parois latérales de la nef et autour du chœur, à la hauteur de la base des fenêtres ; les contreforts à deux glacis sont terminés en haut ; l’abside est à trois pans.
La porte principale est de style Louis XV, avec fronton triangulaire, dans lequel sont sculptés trois jolies têtes d’anges ; la boiserie de la porte est elle-même élégamment ornée dans le même style.
A l’intérieur, la nef est voûtée en berceau brisé, en bois recouvert d’enduit, refait en 1734,avec entraits apparents. Le rez de chaussée de la tour est voûté en pierres sur croisée d’ogives  à moulures prismatiques de la fin du XV siècle. L’autel en bois doré est de style Louis XV.

     

    • Les Seigneurs de Revelles au Moyen-Age 

Il existe peu de traces de la famille de seigneurs ayant porté le nom de Revelles

On trouve successivement :

–  901 : mort de robert, fils de Gallon, seigneur de Creuse qui épousa Honésie de Revelles.
– 1191 (15 janvier) : Milon de Revelles confie aux soins des fréres de l’abbaye de Saint jean d’amiens, dans leur maison de Bertincourt, Ricardie sa femme et marie sa fille, pendant six ans. Pour leur entretien, il fit don annuellement à l’abbaye de neuf mesures de froment.
– 1191 : Guido de Revelles.
– 1210 : Ingerannus de revella, vavasseur.
– 1216 : Robertus de Revella.
– 1222 (19 ocobre) : Huguechon de Revella.
– 1233 : Robertus de Revella, home lige du seigneur de Picquigny.
– 1252 : Eligius deRevella.
– 1283 : Robertus de Revella.
– 1321 : Mariage de Guillaume de Moyencourt, seigneur d’Hédicourt (mort en 1355 en laissant deux filles) avec Malvina de Revel, fille de Pierre de Revel, écuyer, seigneur de Saulchoix et autres lieux et de Guillemette de pissy.
– 1337 : Revelle.

    • Les cloches

Le 23 juillet 1780 l’abbé Hennique, curé de Revelles, bénissait les cloches qui venaient d’être installées dans le clocher de l’église. La plus grosse pesait deux mille cinquante livres, la seconde mille quatre cent soixante dix livres, la petite mille cent sept livres. Elles furent respectivement dénommées la Marie-Jeanne, la Marie-Magdeleine et la Marie-Marguerite.

    • Les Moulins

Aux alentours de 1850, le territoire de Revelles comptait jusqu’à  six moulins où les laboureurs du village faisaient « moudre leur bled ».

Le premier se trouvait près de Quevauvillers ,aux abords de la route de Rouen en face de la briqueterie Marquand. Il appartenait à Jean-Baptiste  Duboille.

          

Le second dénommé « moulin de Revelles » se trouvait près du village, à l’angle de la route de Fresnoy et du chemin d’Henneville.

Le troisième, « moulin Gourlain » se situait au bout du chemin allant de la rue de Boisicourt vers Fluy.

Le quatrième appelé « moulin de la bastringue » était au lieu-dit « l’Omelet » à gauche du chemin de la rue du bois  à l’auberge. Il appartenait à Jean-Baptiste Bail que l’on appelait aussi «  ch’rabilleur ed’meules ambulant » ce qui était son second métier.

Juste à coté de ce moulin de la bastringue, se trouvait, selon le plan de 1806, le moulin dit « de Gisainville », propriété de Pierre Warnier en 1832.

Enfin le dernier, c’était un moulin en bois, monté sur pivot, avec couverture à deux pans.

Carte des moulins